Méduse, si elle change en pierre tous ceux qui la regardent, n'en a pas moins un coeur de chair. Je la voulais humaine, chasser le monstre qui nous terrorise et nous anéantit.
Méduse, fière de sa chevelure? Point de serpents, point de pétrification, c'est elle qui s'abandonne à l'extase, comme à une sorte de petite mort. Elle se libère du corps souffrant, elle nous sauve indirectement en nous interdisant de la regarder dans les yeux. Elle se donne à voir, encore plus nue parce qu'elle est sans corps, encore plus seule car sa tête flotte, séparée du reste, séparée de la terre, séparée des autres, un esprit libre, certes, mais fragile car sans moyens. Elle pleure devant la beauté de ce qui la dépasse. Elle s'émeut de ses crimes sans repentir, juste la douceur/douleur d'affronter la réalité, de sortir du souterrain, de quitter le miroir. Elle ne provoque pas l'effroi, juste la mort.
Avant qu'elle ne perde la tête, elle était folle.
Le regard de biais, elle attaque par derrière, surprend, abonde de paroles nauséeuses/sirupeuses, se dévoile, et jette son venin comme d'autres jettent leur dévolu. Elle danse et piétine le désir qu'elle suscite, pour mieux te méduser, mon enfant...