A red room

Le work in progress d'après photo de Fabien Gardin: ICI

Dans la série "Twin Peaks" de David Lynch, la "red room", c'est la chambre du rêve, une scène qui apparaît dans le film hors contexte, sans avant, sans après, c'est la "waiting room" avec ses propres règles, un film dans le film.

Qu'est-ce que la red room?

Chacun a sa propre red room.

Pour certains, la red room est un ciel bleu, un nuage blanc, pour d'autres, c'est un tunnel sans fin.

Pour certains, le sol de la red room est un tapis de feuilles mortes, pour d'autres c'est un paillasson de coton.

Pour certains, la red room n'a pas de murs, pour d'autres ce sont des rideaux.

Où est la red room?

On y accède par les miroirs, les tiroirs, les interstices du carrelage, les fonds de placard, les yeux de nounours.

Le chemin le plus sûr est de suivre la racine sinueuse de l'arbre qui cache la forêt.

Pour certains, on parvient à la red room en s'endormant, pour d'autres en clignant des yeux, pour d'autres encore, en puisant au fond de soi.

La red room est partout puisqu'elle n'est nulle part.

Elle a la bienveillance d'un paradoxe.

Elle est le lieu où l'expression "je n'en reviens pas" prend tout son sens.

On ne doit  pas la chercher, juste y croire.

Que fait-on dans la red room?

Rien. Rien d'explicable. C'est le royaume du cerveau droit.

La raison s'y repose. On la laisse à l'entrée, avec le corps. Il ne faut pas oublier de les récupérer en sortant.

Pourquoi va-t-on dans la red room?

Pour y reposer ses sens, réveiller sa conscience, s'abandonner pour mieux se trouver.

Pour s'y retourner comme un gant, et enfin explorer la doublure.

Et alors?

Pour certains, la red room n'existe pas, d'autres y vivent.

Certains y meurent aussi, provisoirement.