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3 novembre 2010 3 03 /11 /novembre /2010 09:55

ma fee pourquoi XTIN

Un texte de Marianne Essentialités m'a paru plus approprié que n'importe laquelle de mes élucubrations:

Il était, plusieurs fois,
des histoires,
racontées pour faire peur aux enfants,
en passe de devenir ;
des histoires,
...optimisant la culpabilité,
la soumission, la dévotion,
l’infériorité ou la supériorité d’un sexe envers un autre,
d’un état d’esprit envers un autre ;
des histoires,
avec, toujours, une petite fille,
princesse ou paysanne,
naïve ou prétentieuse,
orpheline, mal aimée,
pauvre et heureuse,
ou bien riche et malheureuse,
belle, et bête,
laide et éveillée,
charmante ou pernicieuse ;
des histoires,
avec, des princes, des loups,
des bêtes monstrueuses,
des belles mères, des rois,
des fées et des forêts,
sombres et profondes,
avec de gros crapaud hideux ;
des histoires perverses,
bien souvent racontées, le soir,
pour que l’enfant, ait bien le temps de les ingurgiter,
pendant la nuit,
afin qu’elles imprègnent son futur,
d’impossibles désirs,
d’innombrables craintes et autres cauchemars,
afin de pouvoir marquer au fer rouge,
cette vierge conscience, offerte ;
un jour, la petite fille à tout vomi,
le crapaud, le prince, la belle mère,
elle a tué sa grand mère,
éviscéré le loup,
égorgée la bête,
poignardé barbe bleue,
brûlé le château,
rasée la forêt,
couchée avec les sept nains,
mangé le petit Poucet,
soudoyée la sorcière avant de cracher sur le prince ;
et puis, elle a levé la tête,
s’est vue dans le miroir,
l’a décroché, a regardé derrière, mais n’y a rien trouvé ;
a posé la question, la fameuse question ;
sa mère l’a vue, toute ensanglantée,
toute échevelée,
a voulu prendre le miroir, qui lui était cher,
mais l’enfant l’a lâché et il s’est brisé ;
la petite fille est partie,
la mère a pleuré, le père s’est suicidé, le grand frère s’est marié ;
la petite fille est partie, la mère a vieilli ;
la sorcière soudoyée a cru tromper l’enfant
en lui montrant plus loin, dans le pommier, sur le chemin,
un fruit rouge et juteux,
qu’elle devra donner
à son enfant prochain ;
la belle enfant ne la cru point,
elle s’en alla,
les mains en sang,
d’avoir fait taire toutes les embûches que sa marâtre,
triste et jalouse, avait tenu de ses ancêtres,
elle s’en alla,
les mains en sang,
libre et joyeuse,
cheveux aux vents,
guettant bien, son premier amant,
sa première maîtresse,
armée du miroir cassé,
qu’elle gardera dorénavant,
petit morceau brisé
enfoncé dans le cœur,
qui lui rappellera au détour du chemin,
le loup,le prince, la sorcière, et les sept nains.
                                                   Marianne Essentialités

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