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18 juillet 2010 7 18 /07 /juillet /2010 11:15

L'une est Marianne, elle écrit.

L'autre est Aurélie, elle photographie.

Toutes deux gravent sur papier.

 

Ayant eu l'occasion de les rencontrer l'une et l'autre, mais séparément, leur rencontre artistique me touche d'autant plus personnellement. Le rapprochement de ces deux univers opère immédiatement tant il est palpable que ces deux là on su s'apprivoiser, les images de l'une faisant écho aux mots de l'autre (et le contraire fonctionne aussi...).

Tout me paraît double dans cette rencontre, toutes les questions peuvent se poser face aux réponses:
- femmes
- mots et maux
- écrits et cris
- chère chair
- dits et silences
- rires et larmes
- corps sujet et objet
- solitude et reflet
- face à face
- jusqu'au fond ou/et jusqu'au bout
- noir et blanc
- plein et vide
- essence et absence
- toi et moi
- terre et envol
- instant et éternité
- toujours et jamais
- ad libidum et cetera.

 

Marianne dit:

"Les élans purs,
si simples
passent toujours pour folie,
obsessionnelle folie douce
alors qu'il suffit d'écouter,
de déguster,
de prendre,
simplement."

Aurélie répond "Déchirure".

puis Aurélie dit "Ecriture".

Marianne répond:

"Les êtres aux élans purs,
si simples,
                     je veux dire, dépouillés de toute prétention,

devraient pouvoir appliquer leur principe d'existence sans le miroir des convenances."

- Sans droit, sans obligation, sans intérêt, sans volonté,

- Par empathie, en osmose, touchée, avec nécessité,

j'ai eu envie de crayonner sans réflexion-pensée mais avec réflexion-miroir sur un instant qu'elles nomment "L'essentiel".

J'ai eu envie de voyager dans les ombres et les lumières, envie d'embrasser ces mots écrits, de lécher le sang dans l'encre, rougir les mots dans la chair, me laisser aller à cette fragilité exprimée avec tant de force dans les images, en un mot: me faire capturer.

 

J'ai eu envie d'offrir un clin d'oeil au silence éclatant de ces deux femmes: une petite étoile qui s'est échappée de moi après avoir semé sa magie.

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17 juillet 2010 6 17 /07 /juillet /2010 10:20

 

l'origine avant/aprèsToutes ces toiles entassées, invisibles, abandonnées dans la chambre comme dans une cave. Tous ces chassis, tous ces collages qui ne seront jamais montrés de toute façon, qu'allais-je en faire? Les détruire? Les lacérer à coup de cutter? Les détoiler laborieusement à m'en user la paume des mains, tout ça pour récupérer des supports qui deviendront, à leur tour, toiles mortes?

Leur inutilité et leur médiocrité n'ont d'égale que leur absence de sens. La place qu'elles prennent sous mon toit est le pendant à la place que prennent les souvenirs à enterrer. Je me sens envahie, je n'ai plus de place pour moi, je suis encombrée, enfermée susurrant la même rengaine: le refrain incessant de la mort qui rôde, la chanson de l'oubli.

la blonde avant/après

Alors? Alors, autant les barbouiller, autant en faire des défouloirs, des réceptacles à une énergie dilapidée. Faire du neuf avec du vieux, faire le ménage, ranger, déranger ce que j'avais mis tant de temps à classer, à emballer soigneusement comme s'il s'agissait de reliques précieuses. Il s'agit bien de reliques, mais elles n'ont rien de précieux, et pourtant, je n'arrive pas à me résoudre à les faire disparaître, alors je les ai détruites, d'une certaine façon, en les transformant, jusqu'à une prochaine étape.

Que faire de tous ces ratés? Les cacher à la vue revient à ne montrer que le bel aspect des choses, à refuser les échecs, à laisser pourrir l'inutile dans un coin.

Quand la volonté de faire ne rencontre pas la possiblité de faire, il faut démonter le mécanisme, pièce par pièce, poser en vrac, faire des colonnes et trier dans un ordre qui semble anarchique car irraisonné, mais un ordre sentimental, un ordre animal qui va de la nécessité au luxe du superflu. Ne réussissant pas, en cette période, à me sentir créative, j'ai jeté la peinture sur de vieux collages comme dans une poubelle qui resterait encore quelques temps, à la maison.


l'adoption avant/après

Avec humour, enterrer ce qui ne peut pas naître.

 

PS. Cette démarche ne m'ayant pas permis de gagner de la place chez moi, je vois l'absurdité de mon geste comme le symbole de mon incapacité à gérer le temps.

 

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3 juillet 2010 6 03 /07 /juillet /2010 13:50

La marquise à cheval, hier, s'est perdue divinement dans le maquis, sans en avoir l'r. Et le cheval? Il s'est promené dans le marquis, et très cavalièrement.


Ce fut une bien belle soirée.


cocteau chevaux wLes voyeurs voyants, vêtus de leurs plus beaux tours, avaient apporté leurs boules de cristal pour jouer à la balle aux prisonnières.
Les centaures, à raison, avaient été invités afin de poursuivre la mise en selle.
On avait convoqué, pour faire joli, de jeunes écervelés de tout poil, certains nubiles, d'autres pas, quelle horreur!
Des cantatrices chauves montées sur des rhinocéros blancs distribuaient gratuitement des nectars d'abricots et de bananes.
Des scarabées à poil ras jouaient aux billes de clown.
Des équilibristes en tongues made in Ailleurs lançaient des oeufs qui germaient avant d'atteindre la terre. Les jeunes coucous éclos gazouillaient, invitant les convives à les imiter.
Et tout le monde de chanter, de boire, de-ci, de-là.

Aujourd'hui, en ce lent demain qui frissonne, ayant plu toute la nuit, Line s'abandonne à la risée du jour, à la curée des chiens. La reine de l'épopée nocturne devant être, c'est la règle, mise à mort au matin, Line s'agenouille, fleurissant sa tombe d'adverbes de-temps-en-temps gravés dans la pierre, à toujours ou à jamais.

Le cortège avance à quatre pattes. Le maquillage coule des paupières sur les oripeaux d'aujourd'hui. Le cercueil, vide pour le moment, est décoloré par tant de lunes. La mousse de Line est encore humide, chacun s'y pourléchant pour ne pas perdre le nord.

Dans quelques instants:

Le ladre aidera Line à pénétrer le trou profond creusé dans l'éternité par quelque fossoyeur, faux-monnayeur, faux derche, faux-semblant, vrais amis à la faux aiguisée comme leurs esprits frappant le sol, le là, le ci-gît, la raie mi-ouverte au dos facile. Les chiens du curé, peints en blancs pour l'occasion, se mettront à hululer quand Line accessible hier, aujourd'hui impalpable, allongée dans le sarcophage qu'on laissera glisser comme une luge, s'écrasera au bas des marches du caveau. La grille agée se refermera en crissant et le cortège disparaitra dans la vapeur et la brume des lendemains de bière.

La prochaine fois:

cocteau chevaux w2

la fête se déroulera en forêt vierge, une licorne d'apparence sage, tourmentera quelques derviches tourneurs, mais je ne connais pas encore la date.

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2 juillet 2010 5 02 /07 /juillet /2010 22:15

 


De toi à moi, ce fil de soie à soi, fragile.

crobard montageDes aiguilles à mes talons d'Achille, les tendons tendus de vinyl, délassée, la botte que je te propose à l'abandon, et enfin: ganté, le doigt que je pose à ton menton.
Mentons-nous d'ailleurs, avec nos masques et nos loups hurleurs  accrochés à nos fronts, ou plutôt scratchés profonds, et qui s'abîment à force de violente indifférence.
 

Savais-tu que l'objet du désir jouait le rôle du putching-ball?

Le boxer est toujours très court en haut de la cuisse ferme et ouverte. Les bas déchirés et le haut agrafé, la sangle en forme de collier hurleur, une certaine image que tu te fais de la contrainte se prélasse à tes pieds comme un noeud ...vénéneux ...et ...putride.

Ce n'était que des jours sang.

De toi à moi, ce peu d'émoi, fragile, n'a de l'amour qu'un panache enguirlandé et ridicule.


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9 juin 2010 3 09 /06 /juin /2010 12:11

  dos a dos

« Pourquoi t'obliger à faire aujourd’hui ce que tu peux reporter à demain »? Soit l’anti « Il ne faut pas reporter au lendemain ce qu’on peut faire le jour même ».

Petites récoltes crétines et procrastinesques... sur la procrastination qui existe partout, sauf dans mon dictionnaire (demain peut-être?).



foetus bwLe procrastinateur ne lutterait-il pas déséspérement contre l'idée de la mort en vivant avec le sentiment nécessaire qu'il est éternel? Ce sentiment par lui imposé en dernier recours ne serait-il pas un moyen de survivre à l'angoisse et au mal de vivre? Au coeur d'un jeu de dupes, il serait à la fois le manipulateur et le dupé, le pipeur de dés, le pipeur, les dés, et le perdant-gagnant...du temps.


Me suis acharnée sur wiki et quelques expériences personnelles (miennes ou autres).



Définition :


La procrastination désigne la tendance pathologique à remettre systématiquement « les choses » au lendemain. Le « retardataire chronique », appelé procrastinateur, n’arrive pas à se «mettre au travail», surtout lorsque cela ne lui procure pas de gratification immédiate.




Profil du procrastinateur :


ana txt03 waieCette tendance, sans relation avec le niveau intellectuel (ouf!) apparaît souvent (donc pas obligatoirement) dès que la personne doit gérer elle-même son activité et prendre la responsabilité de sa production. Elle apparaîtrait donc ouvertement et concrètement à l'âge adulte?

La majorité des « procratinateurs » trouve inacceptable un travail qui ne s'approche pas de la perfection et contourne le problème en ne faisant rien, ou en faisant à retardement. On peut aussi être pris d’une véritable frénésie d’activités, tant que celles-ci ne possèdent aucun rapport avec LA tâche problématique (celle qui fait chier, pour être clair).

Le procrastinateur va se lever tôt, ce qui, au bout du compte, loin de lui laisser du temps supplémentaire pour accomplir sa tâche, lui laissera ce temps supplémentaire pour mieux la repousser (j'adoooooore).




La procrastination en 8 étapes :


La procrastination se retrouve dans le domaine professionnel, dans la vie quotidienne, dans les prises de décision et peut avoir des conséquences plus ou moins importantes sur l’adaptation sociale. Elle évolue en plusieurs étapes:

Le procrastinateur se dit:
« 1/ J’ai envie de faire un truc, ou plutôt je dois, je devrais, il va falloir… »
« 2/ Je me décide, ou plutôt je le crois »
« 3/ En fait, non, je reporte »
« 4/ Bien que ne tirant aucun bénéfice de ce report, je continue à reporter »
« 5/ Je m’en mords les doigts, trouve de bonnes raisons, m’arrange avec ma conscience, puis j’évacue le problème que je continue ainsi à reporter!!!! »
« 6/ Enfin, je le fais, mais trop tard, ou à temps et en plein stress »
« 7/ le sentiment de culpabilité et l’insatisfaction peuvent alors s’installer »
« 8/ ça ne m’empêche pas de recommencer (à procrastiner), maman !!!!! »

Cette attitude serait la caractéristique du comportement passif-agressif. Elle est une forme de résistance passive à toute fourniture de performance (personnelle, sociale ou professionnelle).

Contrairement au dépressif, le procrastinateur est normalement actif avec les tâches non problématiques, son inhibition n'est pas générale.

 



Causes et les (bonnes?) raisons de procrastiner:


La sur-estimation et la sous-estimation de soi, le besoin de gérer sa vie, la nécessité de vaincre la solitude, l'individualité, et l'amour du jeu répondent à des peurs qui peuvent être induites par la pression du groupe sur l'individu :

- La peur de l’échec et de la frustration poussent à retarder le travail jusqu’à estimer qu’il est trop tard pour le faire. La protection de l'estime de soi donne alors un prétexte à l'échec. Cette attitude semble fondée sur une culture du résultat. En gros, observé par un "non-procrastinateur", le procrastinateur ne verrait pas plus loin que le bout de son nez et chercherait le plaisir immédiat. A long terme, l'estime de soi est tout de même abîmée, puisque les choses ne sont jamais faites complètement. Parfois le milieu professionnel s'y prête, on procrastine alors en l'absence d'objectifs concrets. Exemples : retards dans la fourniture d'informations, réunionite, décisions floues, renvois aux autres services, rétention d’information, cloisonnement entre les services…

- La peur de la réussite pousse à ne pas s’attirer la jalousie des autres: ne pas paraître parfait ni trop comblé.

- Le besoin de dominer la situation peut venir d’un souhait de revanche, d’autonomie . Des individus poussés à la performance dans des domaines ne relevant pas de leur ambition propre peuvent choisir la procrastination pour affirmer leur indépendance. Le goût du risque peut mener à devenir un retardataire chronique.

- La peur de l’isolement occasionnée par le besoin d’être protégé, conseillé, dirigé; vous met dans la situation d'un enfant dans le cadre familial. Par crainte de la solitude, on peut chercher à attirer l’attention sur soi en donnant l’impression qu’on a toujours quelque chose à faire (ou plutôt quelque chose à ne pas faire?).

- La défense de l’intimité permet de lutter contre la crainte que les autres ne prennent trop de place dans votre vie .Pour leur résister, on dit « oui » aux demandes d'autrui, mais on ne le fait pas (comportement passif-agressif).

vanite 04 NBTG- Le goût du jeu et la recherche de sensations fortes permettent de trouver de l'excitation à faire à temps mais à la dernière minute. Ce jeu mental contre la montre pousse à croire que l'on sera plus motivé pour faire un travail pénible plus tard (ben voyons!).



les_chaines_w15.jpgAutres hypothèses de psy (il existe de nombreux articles sur la procrastination en tant que "maladie")



D'autres hypothèses existent, travaillées en psychothérapie: inhibition, symptôme et angoisse, névrose obsessionnelle... .

- Difficultés d'identification à l'image correspondant à son propre genre (féminin ou masculin).
- Difficultés à mettre des mots sur des sensations apparues lors de scènes et de situations de séduction dans la petite enfance.
-  Difficultés à passer le complexe d'Œdipe à cause d'une inversion des rôles dans la parenté (la mère tient la place du père et réciproquement)
- Difficultés dans la transmission entre parents ou adultes et enfant ; les mots ne sont pas là et sont donc attendus avant de passer à autre chose, comme dans le cas de traumatismes insignifiants a priori ou importants.
- Difficultés liées à des deuils pathologiques ou des cryptes (des deuils insus) ou des secrets de famille.

mal-rouge-w.jpgLa procrastination ne peut pas uniquement se comprendre par sa description mécanique et morphologique ; elle a des raisons d'être économiques c'est-à-dire qui participent aux défenses contre de l'angoisse diffuse en rapport avec un manque de parole (un manque de symbolisation) et une culpabilité face à une faute perçue comme diffuse alors qu'elle concerne la difficulté d'admettre la place du père comme lieu de parole structurante. Il y a probablement une confusion entre ses interdictions et ses commandements.

Au lieu d'une relation d'autorité s'instaure une relation de combat où l'enjeu inconscient est la mort de l'Autre.

Vous dansez? (thierry)L'allusion à Hamlet faite par Lacan éclaire cette position ambiguë et nouée au plus profond du Sujet. La question de la place au sein d'une relation intersubjective est posée. Les questions de l'influence, de l'emprise et de la séduction ainsi que de la domination suivent la première.

 

 

 

 

La journée de la procrastination

La première fut le 25 mars 2010, la dernière?

 

PS. un grand merci à Wikipédia ah ah!

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5 juin 2010 6 05 /06 /juin /2010 13:13

La pratique artistique ne nourrit financièrement que quelques-uns, elle peut affamer les autres...

Face au manque de moyens ou à la sélection dans l'usage de ces moyens, le nécessaire passant avant l'agréable et supposant ainsi que l'agréable n'est pas une nécessité (mais bon....), nous est venue une idée à Emi et moi: échanger nos oeuvres.

C'est ainsi qu'a eu lieu mon premier troc artistique: un coup de coeur contre un autre, une toile contre une photo, un échange de reconnaissance mutuelle.

TROC w

L'échange est intéressant car il montre l'intérêt que chacune a porté au travail de l'autre. L'absence d'aspect financier a, me semble-t-il et dans mon cas, permis de compenser une absence: celle de l'acheteur, d'ajouter une présence réelle: celle de l'amateur. Le troc a permis également d'ajouter au travail de chacune une valeur impalpable bien que concrètement exprimée: une délicate satisfaction bilatérale.

 

Troc suivant: Marie Shot the Moon

Lien vers le site de Emisphères, photographe plasticienne

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26 mai 2010 3 26 /05 /mai /2010 11:07

extase et silence

Voilà, il faut bien finir par reconnaître les choses, non? Je traverse une période "croquage de garçons". C'est venu petit à petit, sans que je m'en rende compte. Un mec par-ci, un boy par-là, l'un porte la barbe quand l'autre porte des faux cils, l'un est roi et l'autre est queen, l'un porte un chapeau claque et l'autre un corset... et alors? Je fais ce que je veux, mettre des moustaches à une fille ou des talons à un garçon n'est que le signe extérieur d'un besoin de jouer et de rompre avec les codes vestimentaires tout en les utilisant. C'est aussi une envie d'aller au-delà du dictat de la norme qui mène à l'incompréhension, à l'irrespect puis au sectarisme, et enfin au fanatisme, lequel n'évolue pas sans violence. Transcender la femelle et sublimer le mâle qui sont en moi, c'est inviter le "je" de l'autre... Je vis dans l'ambigü, il fallait bien que je l'assume un jour, que j'en fasse quelque chose de palpable et de réel: des toiles, des dessins, par exemple... pour commencer, parce que tout ça prend du temps.

 

raul , l'homme qui rit

J'ai à l'esprit ce titre d'Elizabeth Badinter "l'un est l'autre", qui trotte et fait son propre chemin, en s'éloignant nécessairement des propos que l'auteur tient dans son livre, acquérant ainsi une liberté nouvelle, personnelle et épanouie. L'égalité n'est pas l'identité (dans le sens "identique") mais échange, la similitude est présente dans la différence et sans dissemblances, pas de ressemblances, pas de curiosité, pas de nouveautés, pas de surprises, juste le confort douillet (dans tous les sens du terme) et aveugle de ce qui ne questionne pas, sans douleur ni plaisir. Sans le vide, pas de plein, sans ombre, pas de lumière. "C'est bateau" tout ça pourrait-on dire, certes, mais il n'empêche que nous ramons plus sur les sujets communs que sur les extravagances, donc je rame...

 

Et puis, je les aime, moi, tous ces garçons qui me font craquer et que je croque (ne m'en veuillez pas les copines!!!). Je me surprends même à ressentir une sorte de sentiment maternel, ou plutôt fraternel, à leur égard, peut-être dû à l'affect porté par le crayon ou induit par le pinceau, à moins que ce ne soit un autre problème qui intéresserait sans doute un psy mais qui, si tant est qu'il s'agisse d'un "problème", ne m'intéresse pas moi-même sur ce plan.

 

mathieu huot

Amusant aussi le terme de garçon plutôt que celui d'homme. Ceci vient certainement de souvenirs écoliers où on mettait les filles d'un côté et les garçons de l'autre, comme s'il fallait, dès le plus jeune âge, imposer une séparation entre les genres, empêcher la rencontre, forcer la différence (ah ben, des fois qu'elle ne soit pas si évidente!). Je me souviens, en tant que fille, avoir été maltraitée dans la cour de la maternelle, par certains garçons, petits dictateurs de la cour d'école qui sont certainement devenus de bons pères de famille aujourd'hui. Mais, je me souviens encore plus avoir joué aux indiens avec mon cousin, et je n'étais pas un garçon manqué (quel mot horrible). Je me souviens avoir passé des heures à coiffer des poupées avec un ami d'enfance, je me souviens aussi, mais c'était plus tard, du goût prononcé de certains amants pour mon armoire...

"Boys, boys, boys", peu m'importe vos penchants pour l'un ou l'autre sexe, peu m'importe que vous vous jouiez ou pas, peu m'importe les évidences et leur contraire... ce qui m'importe le plus, ce sont des choses bien simples: les rencontres, la fête, la beauté, la liberté, et l'amour quand ses bras sont ouverts (oui, l'amour a des bras...).

J'aimerai toujours voir les amoureux s'embrasser,

les mariés de la pentecote

et les jongleurs jongler...

jongleur

 

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21 mai 2010 5 21 /05 /mai /2010 10:06

Croquant tranquillement d'après une photo de Pierre Pascual, suant sur le costume d'Arlequin, triturant les carreaux et les couleurs, les mains noircies par le crayon, les doigts arc-en-ciel, m'est venue en tête le poème d'Arthur Rimbaud "Voyelles". Il m'a accompagnée durant tout le croquis. Quelle est la couleur du A? et celle du O? Quelle est la couleur du do? et celle du fa?

Comme un air inattendu qui s'est glissé sous la gomme, a longé le baton de bois du crayon, s'est couché sur le papier...

 

A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : voyelles,
Je dirai quelque jour vos naissances latentes :
A, noir corset velu des mouches éclatantes
Qui bombinent autour des puanteurs cruelles,

Golfes d'ombre ; E, candeur des vapeurs et des tentes,
Lances des glaciers fiers, rois blancs, frissons d'ombelles ;
I, pourpres, sang craché, rire des lèvres belles
Dans la colère ou les ivresses pénitentes ;

U, cycles, vibrements divins des mers virides,
Paix des pâtis semés d'animaux, paix des rides
Que l'alchimie imprime aux grands fronts studieux ;

O, suprême Clairon plein des strideurs étranges,
Silence traversés des Mondes et des Anges :
- O l'Oméga, rayon violet de Ses Yeux ! -

Arthur Rimbaud

pierre pascual, croquis pour J'aime ce texte qui associe les sons et les couleurs. Il sied particulièrement à ce crobard, ébauche d'une toile en cours où les doigts ont trempé dans la couleur posée là, comme un clavier, où chaque touche, de noire et blanche se métamorphose en une palette de couleurs vibrantes et dansantes.

Cette peinture prend du temps, et c'est une première pour moi. Attendre qu'une couleur sèche pour en poser une autre. Ne pas faire de fondu, mais des contrastes bien évidents. Ne pas dépasser les bords de chaque carreau. Conserver l'énergie qui se dégage du personnage. Faire déborder cette énergie de la musique vers la couleur.

La toile prendra sa place ici, bientôt, pour le moment elle est posée sur le chevalet, et reçoit, chaque jour, un nouveau coup de pinceau.

Librement, j'y jetterai mes couleurs primitives. A ne sera pas noir mais sera rouge. E ne sera pas blanc mais orange. I ne sera pas rouge mais jaune. U restera vert. O restera bleu et infini; étonné, il s'échapera des lèvres comme un dernier souffle, ou comme les premières paroles d'une chanson. Le noir et le blanc seront pour l'Y que je ne veux pas omettre, et, parce qu'il est batard, il se dissimulera dans le collier.

Pierre Pascual est musicien, c'est peut-être pour ça que j'ai entendu des sons différents pour chaque couleur?

 

Le site de Pierre Pascual (en concert le 23 mai 2010 au Bataclan): lien vers le site de Pierre Pascual

 

La toile, en juin 2010:

Voyelles (pierre pascual)

 

 

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13 mai 2010 4 13 /05 /mai /2010 13:42

venus de milo

"Un paysan trouve, dans son champ, les bras de la Vénus de Milo.
A qui appartiennent-ils? Au paysan ou à la Vénus de Milo?"
Jean Cocteau (de mémoire)

 

Hermaphrodite louvre

Indissociable pour moi de "l'Hermaphrodite" dont elle est si proche au Louvre.

 

 

venus santa w15

Elle évoque la Santa Lirio de Jodorowsky, vierge amputée de ses bras  et déesse vénérée dans "Santa Sangre". Elle est la psychée de cette histoire oedipienne où Fénix, le fils,amputé de sa mère, se fait "bras" pour la mère amputée.

Le fils est objet.
La mère n'est pas une piéta.
La scène du piano est magnifique. Le fils est assis derrière sa mère, assise au piano. L'un se joue de l'autre. Tout se joue. Les dés sont jetés comme des corps, l'un sur l'autre. Fénix est une  sorte d'automate porté par la légèreté blanche des plumes. Fénix devient la mère. On commence à comprendre... euh, faut voir le film.

 

 

 

des venus de milo

En recherchant "Vénus de Milo", pas trouvé grand chose sur le personnage, beaucoup sur la statue. L'image de "la Vénus" est un standard, au même titre que la Joconde.
On lui fait faire ce qu'on veut, contrairement à Mona Lisa. Elle est en mouvement, elle fait quelque chose.

 

 

 

Et puis, j'ai trouvé MA Vénus de Milo. Je ne lui ai ajouté qu'une épaule.

flo milo w15

Elle est née de Flow (du groupe "Blue Cat").

"Flow" m'a fait pensé à "flots", à "Vénus dans les flots", à "la naissance de Vénus", à "Vénus de Milo", à "Louvre", à "Hermaphrodite", à "bras coupés", à "Santa sangre", à "rouge". A aucun moment, je n'ai songé à un chat bleu.

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8 mai 2010 6 08 /05 /mai /2010 10:41

Elle dit :

"Fontaine, tu dors dans une eau méfiante, et je boirai de ton eau."

marquise pensive

Fontaine raconte :

" Vieillesse sait, jeunesse peut.
" A bon scélérat, bon chacha.
" Mettez un moteur dans votre chatte.
" A mauvais sourd: ta gueule.
" La nuisette ne fait pas la pute.
" Toutes des bonnes soeurs, sauf mon père.
" Les coiffeurs sont toutes lesbiennes.
" L'homme est un loup pour la femme.
" L'abstinence rend aveugle.
" Les chenilles ne font pas des papillons.

" Qui voit un oeuf qui vole, verra bientôt un boeuf qui vole.
" Si ces deux vauriens tuent Laura, ça vaut mieux.

" Be careful with sleeping water."


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  • X.TiN Peinture
  • Un parcours d'autodidacte, en dents de scie...
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