« Pourquoi t'obliger à faire aujourd’hui ce que tu peux reporter à demain »? Soit l’anti « Il ne faut pas reporter au lendemain ce qu’on peut faire
le jour même ».
Petites récoltes crétines et procrastinesques... sur la procrastination qui existe partout, sauf dans mon dictionnaire (demain peut-être?).
Le procrastinateur ne lutterait-il pas déséspérement contre l'idée de la mort en vivant avec le sentiment nécessaire qu'il est éternel? Ce
sentiment par lui imposé en dernier recours ne serait-il pas un moyen de survivre à l'angoisse et au mal de vivre? Au coeur d'un jeu de dupes, il serait à la fois le manipulateur et le dupé, le
pipeur de dés, le pipeur, les dés, et le perdant-gagnant...du temps.
Me suis acharnée sur wiki et quelques expériences personnelles (miennes ou autres).
Définition :
La procrastination désigne la tendance pathologique à remettre systématiquement « les choses » au lendemain. Le « retardataire chronique », appelé procrastinateur, n’arrive pas à se
«mettre au travail», surtout lorsque cela ne lui procure pas de gratification immédiate.
Profil du procrastinateur :
Cette tendance, sans relation avec le niveau
intellectuel (ouf!) apparaît souvent (donc pas obligatoirement) dès que la personne doit gérer elle-même son activité et prendre la responsabilité de sa production. Elle apparaîtrait donc
ouvertement et concrètement à l'âge adulte?
La majorité des « procratinateurs » trouve inacceptable un travail qui ne s'approche pas de la perfection et contourne le problème en ne faisant rien, ou en faisant à retardement. On
peut aussi être pris d’une véritable frénésie d’activités, tant que celles-ci ne possèdent aucun rapport avec LA tâche problématique (celle qui fait chier, pour être clair).
Le procrastinateur va se lever tôt, ce qui, au bout du compte, loin de lui laisser du temps supplémentaire pour accomplir sa tâche, lui laissera ce temps supplémentaire pour mieux la repousser
(j'adoooooore).
La procrastination en 8 étapes :
La procrastination se retrouve dans le domaine professionnel, dans la vie quotidienne, dans les prises de décision et peut avoir des conséquences plus ou moins importantes sur l’adaptation
sociale. Elle évolue en plusieurs étapes:
Le procrastinateur se dit:
« 1/ J’ai envie de faire un truc, ou plutôt je dois, je devrais, il va falloir… »
« 2/ Je me décide, ou plutôt je le crois »
« 3/ En fait, non, je reporte »
« 4/ Bien que ne tirant aucun bénéfice de ce report, je continue à reporter »
« 5/ Je m’en mords les doigts, trouve de bonnes raisons, m’arrange avec ma conscience, puis j’évacue le problème que je continue ainsi à reporter!!!! »
« 6/ Enfin, je le fais, mais trop tard, ou à temps et en plein stress »
« 7/ le sentiment de culpabilité et l’insatisfaction peuvent alors s’installer »
« 8/ ça ne m’empêche pas de recommencer (à procrastiner), maman !!!!! »
Cette attitude serait la caractéristique du comportement passif-agressif. Elle est une forme de résistance passive à toute fourniture de performance (personnelle, sociale ou professionnelle).
Contrairement au dépressif, le procrastinateur est normalement actif avec les tâches non problématiques, son inhibition n'est pas générale.
Causes et les (bonnes?) raisons de procrastiner:
La sur-estimation et la sous-estimation de soi, le besoin de gérer sa vie, la nécessité de vaincre la solitude, l'individualité, et l'amour du jeu répondent à des peurs qui peuvent être induites
par la pression du groupe sur l'individu :
- La peur de l’échec et de la frustration poussent à retarder le travail jusqu’à estimer qu’il est trop tard pour le faire. La protection de l'estime de soi donne alors un prétexte à l'échec.
Cette attitude semble fondée sur une culture du résultat. En gros, observé par un "non-procrastinateur", le procrastinateur ne verrait pas plus loin que le bout de son nez et chercherait le
plaisir immédiat. A long terme, l'estime de soi est tout de même abîmée, puisque les choses ne sont jamais faites complètement. Parfois le milieu professionnel s'y prête, on procrastine alors en
l'absence d'objectifs concrets. Exemples : retards dans la fourniture d'informations, réunionite, décisions floues, renvois aux autres services, rétention d’information, cloisonnement entre les
services…
- La peur de la réussite pousse à ne pas s’attirer la jalousie des autres: ne pas paraître parfait ni trop comblé.
- Le besoin de dominer la situation peut venir d’un souhait de revanche, d’autonomie . Des individus poussés à la performance dans des domaines ne relevant pas de leur ambition propre peuvent
choisir la procrastination pour affirmer leur indépendance. Le goût du risque peut mener à devenir un retardataire chronique.
- La peur de l’isolement occasionnée par le besoin d’être protégé, conseillé, dirigé; vous met dans la situation d'un enfant dans le cadre familial. Par crainte de la solitude, on peut chercher à
attirer l’attention sur soi en donnant l’impression qu’on a toujours quelque chose à faire (ou plutôt quelque chose à ne pas faire?).
- La défense de l’intimité permet de lutter contre la crainte que les autres ne prennent trop de place dans votre vie .Pour leur résister, on dit « oui » aux demandes d'autrui, mais on ne le fait
pas (comportement passif-agressif).
- Le goût du jeu et la recherche de sensations
fortes permettent de trouver de l'excitation à faire à temps mais à la dernière minute. Ce jeu mental contre la montre pousse à croire que l'on sera plus motivé pour faire un travail pénible plus
tard (ben voyons!).
Autres hypothèses de
psy (il existe de nombreux articles sur la procrastination en tant que "maladie")
D'autres hypothèses existent, travaillées en psychothérapie: inhibition, symptôme et angoisse, névrose obsessionnelle... .
- Difficultés d'identification à l'image correspondant à son propre genre (féminin ou masculin).
- Difficultés à mettre des mots sur des sensations apparues lors de scènes et de situations de séduction dans la petite enfance.
- Difficultés à passer le complexe d'Œdipe à cause d'une inversion des rôles dans la parenté (la mère tient la place du père et réciproquement)
- Difficultés dans la transmission entre parents ou adultes et enfant ; les mots ne sont pas là et sont donc attendus avant de passer à autre chose, comme dans le cas de traumatismes
insignifiants a priori ou importants.
- Difficultés liées à des deuils pathologiques ou des cryptes (des deuils insus) ou des secrets de famille.
La procrastination ne peut pas uniquement se comprendre par sa description mécanique et morphologique ; elle a des raisons
d'être économiques c'est-à-dire qui participent aux défenses contre de l'angoisse diffuse en rapport avec un manque de parole (un manque de symbolisation) et une culpabilité face à une faute
perçue comme diffuse alors qu'elle concerne la difficulté d'admettre la place du père comme lieu de parole structurante. Il y a probablement une confusion entre ses interdictions et ses
commandements.
Au lieu d'une relation d'autorité s'instaure une relation de combat où l'enjeu inconscient est la mort de l'Autre.
L'allusion à Hamlet faite par Lacan
éclaire cette position ambiguë et nouée au plus profond du Sujet. La question de la place au sein d'une relation intersubjective est posée. Les questions de l'influence, de l'emprise et de la
séduction ainsi que de la domination suivent la première.
La journée de la procrastination
La première fut le 25 mars 2010, la dernière?
PS. un grand merci à Wikipédia ah ah!